La Grenouille des Pyrénées présente une coloration des parties supérieures brunâtre à grisâtre, unie ou souvent marquée de taches sombres irrégulières. Le ventre est blanc sale à grisâtre, parfois avec des zones rosâtres dépigmentées.  Un masque temporal est bien visible. Les plis dorso-latéraux sont peu marqués. L'espèce a une allure générale élancée. Le museau est arrondi. Le tympan est très peu visible. Les glandes parotoïdes sont discrètes. La pupille est horizontale et l'iris est généralement doré avec des veines sombres. Les membres sont longs et fins, adaptés au saut.

Le têtard est de taille moyenne, noir, pailleté de blanc ou d'argenté, avec un spiracle ventral. Le ventre est souvent translucide, laissant apparaître des reflets bleuâtres.

La Grenouille des Pyrénées habite les zones montagneuses des Pyrénées, généralement à des altitudes comprises entre 1 000 et 2 500 mètres. Elle préfère les ruisseaux et torrents froids, clairs et bien oxygénés, souvent situés dans des forêts de hêtres et de conifères, ainsi que dans les prairies alpines. Ces habitats sont caractérisés par une eau fraîche, avec des substrats rocheux et des berges végétalisées offrant des cachettes et des sites de ponte. En dehors de la période de reproduction, la Grenouille des Pyrénées peut être trouvée à proximité de ces cours d'eau, cachée sous des pierres, des racines ou dans la litière de feuilles.

La période d'activité de la Grenouille des Pyrénées s'étend de mai à septembre, en fonction de l'altitude et des conditions climatiques. En dehors de cette période, l'espèce entre en hibernation dans des abris terrestres tels que des crevasses rocheuses, sous des pierres ou dans la litière de feuilles. La reproduction débute après la fonte des neiges, généralement de mai à juillet. La femelle pond de 100 à 300 œufs en amas gélatineux, souvent attachés à la végétation aquatique ou aux substrats rocheux dans les ruisseaux. Les œufs éclosent en deux à trois semaines, et les têtards se métamorphosent en jeunes grenouilles après deux à trois mois de développement, souvent entre août et septembre. Les mâles, pendant la saison de reproduction, émettent des appels discrets et intermittents pour attirer les femelles. Contrairement à certaines autres espèces, les mâles ne développent pas de sacs vocaux prononcés ni de callosités nuptiales, mais peuvent présenter une coloration plus vive. Les appels nuptiaux sont graves, émis sous l'eau et souvent inaudible pour l’observateur.

Articles & ouvrages :

• ACEMAV coll., Duguet R. & Melki F. (2023). Les Amphibiens de France, Belgique et Luxembourg. Parthénope, Biotope. Mèze. 480 p.
• Lescure J. & Massary de J.-C. (coords) (2012). Atlas des amphibiens et reptiles de France. Biotope, Mèze : Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaire & biodiversité), 272 p.
• Miaud C., Muratet J. (2018). Les amphibiens de France - Guide d'identification des œufs et des larves. Quae, Versailles, 225 p.
• Nöllert A. & Nöllert C. (2003). Guide des amphibiens d'Europe. delachaux et niestlé, Paris, 383 p.
• UICN France, MNHN & SHF (2015). La Liste rouge des espèces menacées en France - Chapitre Reptiles et Amphibiens de France métropolitaine. Paris, France.
• Temple H.J. & Cox, N.A (2009). European Red List of Amphibians. Luxembourg : Office for Official Publications of the European Communities, 31 p.

Sites web :

• MNHN & OFB [Ed]. 2003-2024. Fiche de Rana pyrenaica Serra-Cobo, 1993. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Site web : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/79266 - Le 15 juillet 2024